L'inspecteur et l'"inverti". La police face aux sexualités masculines à Paris (1919-1940)
Romain Jaouen
Cet ouvrage s’intéresse au contrôle policier des sexualités masculines à Paris dans l’entre-deux-guerres. Il montre comment certaines rencontres entre hommes, tant dans l’espace public que dans certains lieux privés, font l’objet d’enquêtes et d’opérations quotidiennes de la part de la police des moeurs. Celles-ci visent à réprimer les comportements jugés indécents ou contraires à la morale. Ce contrôle tend à se renforcer de 1919 à 1940, et cible de plus en plus précisément « l’homosexualité » comme phénomène à endiguer. A travers l’interaction policière, ce sont les catégories sociales de perception des sexualités marginales ainsi que leur usage par l’institution policière qui sont interrogés.
Le Paris d’entre-deux-guerres est connu des historiens pour son éclat, son exubérance et ses transgressions. Dans un contexte légal discret sur le sujet de l’homosexualité, la capitale française est notamment un lieu de rencontre entre hommes à ciel ouvert. Tout un univers de relations s’y déploie autour de quelques quartiers et établissements de nuit, ce que ne manquent déplorer certains observateurs, soucieux du respect des normes et de la morale. Les forces de police, sillonnant les rues, constituent un témoin original de ces rencontres. Du trottoir à l’hôtel en passant par le commissariat, les agents croisent régulièrement les trajectoires des hommes qui trouvent dans la ville les espaces, parfois les interstices, de leur pratique amoureuse. Loin de se contenter d’un regard, ils endossent alors un rôle de régulateur, n’hésitant pas à sanctionner les actes qu’ils estiment répréhensibles. Cet ouvrage s’intéresse au contrôle policier des sexualités masculines à Paris dans l’entre-deux-guerres. Il montre comment certaines rencontres entre hommes, tant dans l’espace public que dans certains lieux privés, font l’objet d’enquêtes et d’opérations quotidiennes de la part de la police des moeurs. Celles-ci visent à réprimer les comportements jugés indécents ou contraires à la morale. Ce contrôle tend à se renforcer de 1919 à 1940, et cible de plus en plus précisément « l’homosexualité » comme phénomène à endiguer. A travers l’interaction policière, ce sont les catégories sociales de perception des sexualités marginales ainsi que leur usage par l’institution policière qui sont interrogés. Presses Universitaires de Rennes. 264p