Vingt trois zéro cinq (Prix du roman gay 2017)
Didier Malhaire
Dans l'espace clos surchauffé de la maison de retraite de Jaubert, la décrépitude claque sa froide sentence sans appel. L'attente y est souveraine, le refoulement du désir obsédant, la solitude aliénante. Infamie de la vieillesse. Pour tromper l'oubli et combattre la menace du silence, le narrateur se fait l'écho d'une voix qui le tance sévèrement ou avec indulgence. "Mes mots, ils battent comme des bêtes contre l'enclos mort de mes oreilles et ils remontent jusqu'à mon front. Ils s'y entassent. Ils tapent. Ils gigotent. Un jour, je me dis que mon front, il va se lézarder sous la poussée de tous ces mots. J'aurai une corne, là, entre les deux yeux. Dis, Docteur Rock Marlon, est-ce que ça pleure, les licornes?"
Dans l'espace clos surchauffé de la maison de retraite de Jaubert, la décrépitude claque sa froide sentence sans appel. L'attente y est souveraine, le refoulement du désir obsédant, la solitude aliénante. Infamie de la vieillesse. Pour tromper l'oubli et combattre la menace du silence, le narrateur se fait l'écho d'une voix qui le tance sévèrement ou avec indulgence. "Mes mots, ils battent comme des bêtes contre l'enclos mort de mes oreilles et ils remontent jusqu'à mon front. Ils s'y entassent. Ils tapent. Ils gigotent. Un jour, je me dis que mon front, il va se lézarder sous la poussée de tous ces mots. J'aurai une corne, là, entre les deux yeux. Dis, Docteur Rock Marlon, est-ce que ça pleure, les licornes?" Editions du chameau. 155p