Le scribe de Hérat
Robert Zimmerman
Hérat, ouest de l'Afghanistan, capitale au XVe siècle de l'Empire timouride, abrite alors ce qui est peut-être la plus grande manufacture de manuscrits du monde musulman. Ses journées, Baysonghur les partage entre sa vie de fils de l'empereur et ses visites à la maison du livre. Ses soirées, il les passe dans sa maison de l'extase, où il s'abandonne à d'autres plaisirs que la morale réprouve.
La ville de Hérat, aujourd'hui à l'ouest de l'Afghanistan, capitale au XVe siècle de l'Empire timouride, abrite alors ce qui est peut-être la plus grande manufacture de manuscrits du monde musulman. Quarante calligraphes y travaillent sous le patronage du Prince Baysonghur, plus des enlumineurs, des miniaturistes et des relieurs. Ses journées, Baysonghur les partage entre sa vie de fils de l'empereur et ses visites à la kitabkhana, sa maison du livre. Ses soirées, il les passe dans sa tarabkhana, sa maison de l'extase, où il convoque les poètes et les musiciens, boit du vin et s'abandonne à d'autres plaisirs que la morale réprouve. Il prend pour protégé Ishaq, un garçon juif qui se frotte aux plus grands des calligraphes.
Le scribe de Hérat, c'est lui, Ishaq, avec son mètre soixante et quelques, le regard comme dessiné au qalam. Il recopie, inlassablement, établissant à son tour une chaîne de manufactures de manuscrits hébraïques de Chiraz à Hérat, à Kaboul, et peut être même jusqu'à Agra. Tricorne. 240p