Desperados
Karel Logist
Je vous salue / mes compagnons de route et de déroute / passants d’anonymes partages de mon voyage sans boussole / frères obscurs des passages secrets / Qu’on ne me cherche plus de ce côté de l’eau / dans un rang sur une scène ou dans la loge sept / Je me mets entre parenthèses / je prends le large / je déserte ma rue / ma cour ma demeure ma chambre / ma femme mon enfant et mes bêtes
Je vous salue / mes compagnons de route et de déroute / passants d’anonymes partages de mon voyage sans boussole / frères obscurs des passages secrets / Qu’on ne me cherche plus de ce côté de l’eau / dans un rang sur une scène ou dans la loge sept / Je me mets entre parenthèses / je prends le large / je déserte ma rue / ma cour ma demeure ma chambre / ma femme mon enfant et mes bêtes / pour donner corps aux quelques rêves / que je perds trop souvent de vue / pour un autre versant du monde / plus juste plus honnête / plus transparent sans doute / où j’apprends à me supporter... L'arbre à parole. 83p
Karel Logist est né d’un père anversois et d’une mère rhénane, à Spa, en 1962. De 1998 à 2011, il a animé la revue Le Fram, sa maison d’édition et ses rencontres littéraires. Lauréat de plusieurs prix de poésie, dont le Prix Robert Goffin, le Prix du Parlement de la Communauté française ou encore le Prix Marcel Thiry, il travaille comme documentaliste à l’Université de Liège. Ces derniers temps, Le Castor Astral a publié Tout emporter, une anthologie personnelle, l’Arbre à paroles a réuni ses Mesures du possible et Espace Nord vient de rééditer son récit Dés d’enfance. Karel Logist est aussi critique litté-raire, nouvelliste et animateur d’ateliers d’écriture poétique. Si Desperados est déjà son quinzième livre, c’est d’abord son premier texte lipogramme, selon une contrainte chère à l'OuLiPo.