En proie à une crise identitaire, un jeune policier viril – incarné par Mathis Chevalier – lutte contre son attirance pour Othmane, un·e artiste de cabaret à l'expression de genre féminine. Ébranlé par l’éveil de ces désirs, Mathis lutte aussi pour l’affirmation de soi. Entré·e comme par effraction dans sa vie bien rangée, Othmane l’amène à accepter d’ouvrir des portes.

Le travail au corps du photographe et réalisateur Marc Martin s’applique souvent à réconcilier les contraires – poésie et pornographie, espace public et espace privé, bon goût et mauvais goût... Avec Mon CRS, il entend allier les forces de l’ordre aux combats queers, marier la virilité à la féminité et pointer le rôle des apparences dans la construction des préjugés.

Film court qui en dit long sur la liberté, Mon CRS parle d’amour sans être bavard.  En s’appuyant sur le titre d’une chanson ancienne, Marc Martin bâtit des ponts entre hier et demain. En 1977, Annie Cordy qui déclamait sa flamme pour un policier amusait sans choquer. Aujourd’hui, dans la bouche d’Othmane, artiste non binaire et racisé·e, les mêmes paroles acquièrent une dimension politique et mettent en lumière le chemin qui reste à parcourir en termes d’inclusion. Revanche sur la Police des mœurs de l’époque, Mon CRS lance un appel au respect entre la communauté LGBT+ et le corps policier. Le rôle de Mathis Chevalier, ex-champion de MMA, ouvre le champ de vision dans les sports de combats. Il joue avec les clichés pour mieux les déjouer et prône l’inclusion au sein de ces sphères encore fermées sur l’acceptation de l’Autre.

Entre les prémices d’un film à faire et l’exploration de terrains de jeux, ce coffret plonge hors cadre dans les coulisses du désir. Il dévoile un ailleurs autour du scénario, autour de l’identité plurielle et des rêves d’enfant propres à chacun·e. Du grand écran au petit carnet de route, l’ensemble se lit comme un lieu de rencontre entre trois protagonistes aux univers différents mais loin d’être étanches les uns aux autres.