« Je découpai quelques pages d’un livre des roses de Pierre-Joseph Redouté de la bibliothèque de mes parents et photocopiai dessus des photographies que j’avais faites ou trouvées dans des magazines, pour retrouver ce que j’avais toujours associé : le sexe et les fleurs. J’avais déchiré certaines de mes images après que ma mère m’avait dit un jour les avoir découvertes. Il y en avait qui décrivaient mon lien sexuel avec mes amoureux, toutes les choses que j’aimais qu’ils fassent, comme me pisser dessus. J’étais tout à coup piégé, considéré comme malade, et je dus aller voir un psychiatre. Je réussis à le convaincre que mon homosexualité ne me posait pas de problème et que mes fantasmes étaient simplement dus à la période étrange que je traversais à cause de la mort de mon père. Le psychiatre dit à ma mère que j’étais un artiste, ce qui la fit beaucoup rire. Aussi, il lui expliqua que ces images libèrent et soulagent mes obsessions sexuelles et que ce qui reste est agréable aux yeux, inodore, peut être reproduit, conservé ou vendu. »

Les éditions de l'Oeil. 32p