- Coup de cœur
Elégies imaginaires
Jack Spicer
« C’est mon vocabulaire qui m’a fait ça ». Telle est la dernière phrase que Jack Spicer, sur son lit de mort, aurait dite à Robin Blaser, son compagnon. Cette phrase, qui résonne comme une épitaphe, illustre à elle seule l’univers de Jack Spicer. Ce que le poète entend par là, par « faire », n’est nullement de l’ordre de la métaphore ni une façon plus ou moins adroite de traduire originalement la classique idée de l’opérativité du langage. Quand Spicer dit que le vocabulaire « fait » quelque chose, c’est bien, « tout simplement », qu’il « fait » quelque chose. Qu’il fabrique. Que le langage dispose bien d’une existence propre et qu’il a un réel pouvoir sur les gens. Le langage est un monde à part, autonome : à disposition pour dire le quotidien, les corps, le désir.
« C’est mon vocabulaire qui m’a fait ça ». Telle est la dernière phrase que Jack Spicer, sur son lit de mort, aurait dite à Robin Blaser, son compagnon. Cette phrase, qui résonne comme une épitaphe, illustre à elle seule l’univers de Jack Spicer. Ce que le poète entend par là, par « faire », n’est nullement de l’ordre de la métaphore ni une façon plus ou moins adroite de traduire originalement la classique idée de l’opérativité du langage. Quand Spicer dit que le vocabulaire « fait » quelque chose, c’est bien, « tout simplement », qu’il « fait » quelque chose. Qu’il fabrique. Que le langage dispose bien d’une existence propre et qu’il a un réel pouvoir sur les gens. Le langage est un monde à part, autonome : à disposition pour dire le quotidien, les corps, le désir. Vies Parallèles. 900 p.