L’instant du toujours
Patrick Autréaux, Alice Gauthier
J’ai épousé ses mains, sa bouche, sa voix et ses yeux pour étrangler ce que j’aimais, puis je les ai jetés comme des gants souillés. Le plus douloureux, c’est d’insulter l’amour qui demeure en soi pour quelqu’un qu’on n’aime plus. Ce qui rend malheureux, c’est de haïr l’amour. Au point qu’il nous abandonne pour toujours.
L’instant du toujours serait-il ce moment de la plus grande intensité, celui de l’éternité ou de l’effondrement ? Serait-il le mensonge qu’on désire de tout son cœur et en même temps l’illusion qui se déchire ? Un dénudement enivrant ou le trou qu’ouvre en nous la mélancolie amoureuse ?
Inspirés par une relecture du court essai de Simone Weil, L’amour de Dieu et le malheur, quatre textes sont réunis ici, qui s’ordonnent autour de ce qui apparaît comme une énigme.
Au monologue fictionnel d’une femme rescapée d’un amour toxique font écho trois fragments autobiographiques dans lesquels Patrick Autréaux interroge la passion qu’il a éprouvée à l’aune de l’expérience du malheur que la fin de la relation amoureuse engendre.
Au fil du récit, les images d’Alice Gauthier sont des instants particuliers, des questions plus que des réponses. Des suggestions aussi légères que subtiles. Gracieuses, jamais elles ne se posent, elles restent là, suspendues dans l’air.
Le Chemin de fer. 72 pages
Fiche technique
- Genre
- Romans et nouvelles
- Editeur
- Le Chemin de fer