L'amant russe
Gilles Leroy
«Il embrassait comme un voleur novice. Vite et violent, avec des mains clandestines qui me faisaient la peau comme on fait les poches. Les doigts ont glissé en pied-de-biche sous la chemise, ont forcé la ceinture à la taille. Il m'a tout appris dans un baiser de camisole. Dans sa bouche était le goût du péché, que l'on n'oublie pas.»
«Il embrassait comme un voleur novice. Vite et violent, avec des mains clandestines qui me faisaient la peau comme on fait les poches. Les doigts ont glissé en pied-de-biche sous la chemise, ont forcé la ceinture à la taille. Il m'a tout appris dans un baiser de camisole. Dans sa bouche était le goût du péché, que l'on n'oublie pas.»Lorsque le narrateur adolescent rencontre Volodia à Leningrad, c'est un véritable coup de foudre:il sait qu'il vient de croiser son destin. Inéluctable et fatale, la passion charnelle les emporte et désarçonne le lecteur, qui revit avec intensité le temps des premières fois.Dans ce récit autobiographique, l'auteur retrace avec clairvoyance toute la rage du sentiment adolescent. L'amant russe compose ainsi un véritable chant d'amour, fait d'urgence, de corps morcelés et d'érotisme électrique.
Gallimard