Mycélium - petit conte post-apocalytique
Youri Johnson
Si l'on devait écrire quelque chose comme un traité des passions pour notre temps, les champignons devraient y occuper une place de choix. Et pour cause, le vivant champignonnesque travaille le monde où nous sommes et dont nous participons. À tel point que n'importe qui, parmi nous, devrait pouvoir écrire en paraphrasant le mot de Matisse sur les fleurs : "Il y a des champignons partout, pour qui veut bien les voir." Mais justement, les champignons ne sont pas les fleurs, on leur prête une existence moins éclatante et moins désirable : terreuse et gluante, sombre et sale, microbienne et moisie, charriant non des lourdes et âpres, où ce serait la mort elle-même qui s'offrirait à nos sens.
Si l'on devait écrire quelque chose comme un traité des passions pour notre temps, les champignons devraient y occuper une place de choix. Et pour cause, le vivant champignonnesque travaille le monde où nous sommes et dont nous participons. À tel point que n'importe qui, parmi nous, devrait pouvoir écrire en paraphrasant le mot de Matisse sur les fleurs : "Il y a des champignons partout, pour qui veut bien les voir." Mais justement, les champignons ne sont pas les fleurs, on leur prête une existence moins éclatante et moins désirable : terreuse et gluante, sombre et sale, microbienne et moisie, charriant non des lourdes et âpres, où ce serait la mort elle-même qui s'offrirait à nos sens.
Du Murmure. 80 pages