André Gide et Marcel Proust : à la recherche de l'amitié
Pierre Masson
Le 21 novembre 1912, la Nouvelle Revue française (NRF) décide de ne pas publier Du côté de chez Swann, alors intitulé Le Temps perdu, de Marcel Proust. Ils sont six à diriger la revue, mais c'est André Gide qui portera la responsabilité de cette décision, une « impardonnable erreur » qu'il regrettera jusqu'à la fin de sa vie. Dès lors, Gide apparaîtra comme l'ennemi de Proust, et avec lui d'une certaine littérature. En s'appuyant sur la correspondance échangée par les deux hommes, Pierre Masson, l'un des plus grands spécialistes d'André Gide, apporte un nouvel éclairage à cet épisode célèbre de l'histoire littéraire et démontre que leur dialogue fut riche, bien que compliqué.
Le 21 novembre 1912, la Nouvelle Revue française (NRF) décide de ne pas publier Du côté de chez Swann, alors intitulé Le Temps perdu, de Marcel Proust. Ils sont six à diriger la revue, mais c'est André Gide qui portera la responsabilité de cette décision, une « impardonnable erreur » qu'il regrettera jusqu'à la fin de sa vie. Dès lors, Gide apparaîtra comme l'ennemi de Proust, et avec lui d'une certaine littérature. En s'appuyant sur la correspondance échangée par les deux hommes, Pierre Masson, l'un des plus grands spécialistes d'André Gide, apporte un nouvel éclairage à cet épisode célèbre de l'histoire littéraire et démontre que leur dialogue fut riche, bien que compliqué. Car si Gide et Proust vouaient tous deux un culte à l'art, ils ne concevaient pas la littérature de la même manière, le premier la voyant comme une mission, le second comme une manière de donner forme à sa vie. Car si l'un et l'autre vivaient leur homosexualité de manière cachée, ils n'envisageaient pas de la dévoiler au même rythme et Proust, d'une certaine façon, semblait incarner tout ce que Gide souhaitait refouler. C'est donc à une conversation (parfois heurtée) entre deux figures capitales de la littérature du xxe siècle que Pierre Masson nous invite à participer, où l'on croisera également Fiodor Dostoïeski, Oscar Wilde ou Gabriele d'Annunzio, le tout dans un style d'une limpidité et d'une élégance rares. (PU DE LYON. 142P)