La bataille du genre
CELINE BERAUD
Ce petit livre se propose d'analyser ce moment de politisation qui émerge à la fin des années 1990 et de manière plus sensible au début des années 2010. Il entend mettre en évidence et ainsi contribuer à déconstruire l'un des principaux ressorts de ces mobilisations anti-genre qui se trouve dans la panique morale qu'elles alimentent, par l'horizon de confusion des sexes et d'effondrement de la civilisation qu'elles dessinent.
Ce petit livre se propose d'analyser ce moment de politisation qui émerge à la fin des années 1990 et de manière plus sensible au début des années 2010. Il entend mettre en évidence et ainsi contribuer à déconstruire l'un des principaux ressorts de ces mobilisations anti-genre qui se trouve dans la panique morale qu'elles alimentent, par l'horizon de confusion des sexes et d'effondrement de la civilisation qu'elles dessinent.
Querelle sur les manuels scolaires, opposition à l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, débats sur la PMA et la GPA, mise en cause du droit à l'avortement. La pensée et les mobilisations conservatrices connaissent un regain de vigueur depuis les années 1990. En leur sein, les questions de genre, c'est-à-dire celles des normes relatives aux identités sexuées, aux orientations sexuelles et à leur hiérarchie, sont particulièrement saillantes. Le positionnement que l'on peut qualifier d'« anti-genre » fait aujourd'hui partie des postures intellectuelles et politiques qui sont celles des conservatismes de tout poil. En la matière, il s'agit de faire prévaloir un ordre naturel des corps (de celui des femmes en particulier), qui semblait avoir pourtant été largement déconstruit. Le caractère plurivoque du terme « nature », qui se situe au coeur de la bataille du genre, a en outre permis des convergences militantes parfois incongrues, autour notamment de l'écologie intégrale, mais nourrit aussi des malentendus.
En se centrant sur le cas français sans exclure des éclairages européens, le présent livre analyse ce moment de politisation et ses principaux ressorts qui se trouvent dans la panique morale alimentée par l'horizon de confusion des sexes et d'effondrement de la civilisation qu'il dessine. (Fayard. 184p)