Singulier
Bilal Hassani
C'est un gamin de Youtube devenu, en quelques mois, un véritable phénomène. Bilal porte perruque blonde ondulée et couronne, comme l'avènement d'une identité enfouie toute sa vie, d'une envie d'être soi assumée en dépit des critiques et des haters qui le poursuivent. Gueule d'ange et tête de turc. Depuis tout petit, on lui dit qu'il n'est pas normal. Renvoyé du lycée à cause de son homosexualité, moqué à l'âge de six ans par les copains parce qu'il « roulait des fesses », en allant à la piscine, Bilal prend les coups, mais ne ploie pas. À quatorze ans, c'est en chantant « Rise like a phoenix » de Conchita Wurst, l'artiste drag-queen autrichienne, lauréate de l'Eurovision, qu'il se présente et attire l'attention dans l'émission The Voice Kids. Puis il participe à l'Eurovision...
C'est un gamin de Youtube devenu, en quelques mois, un véritable phénomène. Bilal porte perruque blonde ondulée et couronne, comme l'avènement d'une identité enfouie toute sa vie, d'une envie d'être soi assumée en dépit des critiques et des haters qui le poursuivent. Gueule d'ange et tête de turc. Depuis tout petit, on lui dit qu'il n'est pas normal. Renvoyé du lycée à cause de son homosexualité, moqué à l'âge de six ans par les copains parce qu'il « roulait des fesses », en allant à la piscine, Bilal prend les coups, mais ne ploie pas. À quatorze ans, c'est en chantant « Rise like a phoenix » de Conchita Wurst, l'artiste drag-queen autrichienne, lauréate de l'Eurovision, qu'il se présente et attire l'attention dans l'émission The Voice Kids. Cinq ans plus tard, c'est à lui de gagner l'honneur de représenter la France à l'Eurovision avec le titre « Roi », une incitation à s'aimer comme on est, différent, singulier et unique. Sur Youtube justement, il est un roi, dans son royaume, la mode, la création, parfaitement libre de raconter en vidéo chaque semaine des histoires qui drainent une foule de « Sisters » ou de « Vies » - sa façon de nommer ses abonnés -, mais aussi de haineux que ce troisième genre qu'il incarne irrite. Certains regrettent qu'il « n'ait pas explosé au Bataclan ». Aujourd'hui, Bilal ne sait toujours pas nager. Dans ce livre, il se raconte avec l'intelligence, la sensibilité et l'humour qui le caractérisent. Il dit comment, depuis son enfance, on a essayé de « tacher (sa) vie ». Les crises d'anxiété, l'homosexualité dans une famille d'origine marocaine très rigoriste et attachée à la religion, l'amour d'une mère, qui a su dépasser sa propre éducation pour aider son fils, l'absence du père, l'envol vers une identité nouvelle, solaire, qui parle à bien des jeunes d'aujourd'hui, qui lui écrivent de France et d'ailleurs. Parce qu'il donne l'envie d'être soi. D'être roi. Libre. D'être fille ET garçon, pourquoi pas. Plon. 140p