Sangs-Mêlés
Jean-Philippe Fresnoy
« J'ai rêvé que mon fils, car c'est un garçon que je porte, me reprochait ses origines [...]. Puis il s'enveloppait dans un grand drap de lin blanc avant de s'allonger sur un gigantesque lit, le visage enfoui dans l'oreiller. Curieusement, la toile restait immaculée malgré la grande quantité de sang ; sa peau semblait avoir joué le rôle d'un puissant buvard périodique. Affolée, je me précipitais sur lui et le retournais sur le dos pour qu'il puisse respirer normalement, et découvrais, stupéfaite, que son visage était celui de... Tristan ! Il me regardait avec une infinie tristesse, et bien que ses lèvres restent closes, je l'entendais me supplier "Je t'en prie, petite Mère, ne m'impose pas ce retour car je ne supporterai pas une nouvelle épreuve."
« J'ai rêvé que mon fils, car c'est un garçon que je porte, me reprochait ses origines [...]. Puis il s'enveloppait dans un grand drap de lin blanc avant de s'allonger sur un gigantesque lit, le visage enfoui dans l'oreiller. Curieusement, la toile restait immaculée malgré la grande quantité de sang ; sa peau semblait avoir joué le rôle d'un puissant buvard périodique. Affolée, je me précipitais sur lui et le retournais sur le dos pour qu'il puisse respirer normalement, et découvrais, stupéfaite, que son visage était celui de... Tristan ! Il me regardait avec une infinie tristesse, et bien que ses lèvres restent closes, je l'entendais me supplier «Je t'en prie, petite Mère, ne m'impose pas ce retour car je ne supporterai pas une nouvelle épreuve. Je ne suis pas fait pour ce monde et m'y propulser relève de la plus haute cruauté, voire d'une impardonnable trahison. Ce qui m'attend, tu ne le souhaiterais pas à ton pire ennemi. Tu dois mettre un terme à ces infernales renaissances !» » Des parents aux enfants se transmettent plus que des gènes... D'une génération à l'autre se propagent aussi comme des malédictions, des secrets inavoués, des blessures impossibles à suturer... De Marion à Alexandre, et d'Alexandre à Marion, personnages maillés par les liens familiaux, c'est à une généalogie de la haine et de l'amour, du racisme et du rejet, de la faute et du rachat, que se prête le roman composé par J.-P. Fresnoy, qui signe ici une fresque puissante, traversée et maintenue par un discret souffle fantastique qui lui donne toute son identité. La société des écrivains. 398p
Fiche technique
- Genre
- Romans et nouvelles
- Editeur
- La Société des écrivains