Proust avant Proust. Essai sur Les Plaisirs et les Jours
Bernard de Fallois
Deuxième partie d'une grande enquête menée sur l'évolution créatrice de Marcel Proust, cet essai sur Les Plaisirs et les Jours (1896), resté inédit depuis le milieu des années 1950, étonnera les amateurs de Proust, par la nouveauté des vues exposées ici d'une plume alerte. C'est que Bernard de Fallois, admis chez la nièce de l'écrivain pour compulser toutes ses archives, reconstitue le contexte de cette apparente mosaïque de textes, publiée par l'écrivain en herbe sous le titre de Les Plaisirs et les Jours. Cet étrange ensemble, fait entendre un tout autre langage. Le moment de vie, c'est la psychologie de l'homosexualité, approchée par Proust avec une finesse que les documents encore ignorés ne nous permettaient pas de connaître.
Deuxième partie d'une grande enquête menée sur l'évolution créatrice de Marcel Proust, cet essai sur Les Plaisirs et les Jours (1896), resté inédit depuis le milieu des années 1950, étonnera les amateurs de Proust, et même les plus érudits, par la nouveauté des vues exposées ici d'une plume alerte. C'est que Bernard de Fallois, admis chez la nièce de l'écrivain pour compulser toutes ses archives, en même temps qu'il exhume deux oeuvres laissées inédites, Jean Santeuil et Contre Sainte-Beuve, reconstitue le contexte de cette apparente mosaïque de textes, publiée par l'écrivain en herbe sous le titre de Les Plaisirs et les Jours. Cet étrange ensemble, fait entendre un tout autre langage : la logique sous-jacente de ce moment de vie et de cette étape dans l'apprentissage de l'homme de Lettres, apparaît dans une nouvelle et surprenante perspective. Le moment de vie, c'est la psychologie de l'homosexualité, approchée par Proust avec une finesse que les documents encore ignorés ne nous permettaient pas de connaître. L'étape d'écriture, c'est cet objet littéraire faussement disparate, où se cherchent des interrogations créatrices tout à fait cohérentes : on y voit naître bien des ressources de la future Recherche du temps perdu ; on y aperçoit ce qui manque au jeune écrivain, ce qui lui manquera encore dans les fragments de Jean Santeuil, pour concevoir son ultime cycle romanesque ; on s'arrête enfin sur des options, sur des choix, qui ne reparaîtront jamais plus dans les écrits de Proust. Cet essai, constituant un tout autonome et rédigé avec une grande élégance, dont le texte a été entièrement revu, méritait un apparat lui donnant toute sa portée : une introduction dégageant l'originalité de la démarche et les nouveautés posthumes renfermées dans une telle enquête, et des notes permettant au lecteur de retrouver tous les passages cités allusivement par Bernard de Fallois dans les écrits de Proust, mais aussi situant les trouvailles du critique par rapport aux prolongements que leur aura donnés la critique depuis la seconde moitié du XXe siècle - occasion de mesurer l'avance souvent des vues et intuitions de ce premier enquêteur. Les Belles Lettres. 280p