Le réconfort
Pierre Daymé
Il y a deux sortes de rencontres. Celles que l'on oublie et les autres. Ma rencontre avec Quentin appartient à la seconde catégorie. Notre histoire ne fut pas heureuse ; à vrai dire, je ne sais même pas s'il y eut, entre nous, assez de matière pour parler d'une histoire qui puisse être la nôtre.
Il y a deux sortes de rencontres. Celles que l'on oublie et les autres. Ma rencontre avec Quentin appartient à la seconde catégorie. Notre histoire ne fut pas heureuse ; à vrai dire, je ne sais même pas s'il y eut, entre nous, assez de matière pour parler d'une histoire qui puisse être la nôtre. En dépit des rares fois où se sont croisés nos chemins, nous n'avons jamais vécu autre chose que deux histoires séparées. De celle de sa courte existence, j'ai été l'invisible et fidèle figurant ; dans la mienne, il s'est maintenu au rang de personnage principal. Il fut à l'origine de déceptions innombrables et programmées, de calculs infinis et de cruautés coupables. Fallait-il que la mort nous sépare, pour que l'amour qu'il m'avait un jour refusé devienne la source inespérée de mon réconfort ? Fayard. 220p