Pas de couteaux dans les cuisines de cette ville
Khaled Khalifa
La mort soudaine de sa mère incite le narrateur à raconter son histoire familiale, à commencer par celle de la défunte. Défilent ensuite les autres membres de la famille que le narrateur – né le 8 mars 1963, le jour même du coup d’État du parti Baath – a observés en voyeur taciturne : son oncle maternel, mélomane homosexuel ; son frère aîné, qui s’engage en 2003 dans le djihad...
La mort soudaine de sa mère incite le narrateur à raconter son histoire familiale, à commencer par celle de la défunte. Malgré l’opposition de ses parents, elle s’était mariée, elle, l’élégante bourgeoise aleppine, à un campagnard qui l’abandonna avec ses quatre enfants pour suivre aux États-Unis une Américaine bien plus âgée que lui.
Défilent ensuite les autres membres de la famille que le narrateur – né le 8 mars 1963, le jour même du coup d’État du parti Baath – a observés en voyeur taciturne : son oncle maternel, mélomane homosexuel ; son frère aîné, qui s’engage en 2003 dans le djihad contre les Américains en Irak ; et surtout sa soeur Sawsan, qui refuse de revivre la triste existence de sa mère mais se fourvoie à son tour. Amoureuse d’un officier, elle s’enrôle dans le régiment des parachutistes, parade en femme d’influence, avant d’être rejetée avec mépris par son protecteur, lui-même tombé en disgrâce. Signe des temps, elle cherche sa rédemption dans la bigoterie…
Comme dans son précédent roman, Khaled Khalifa explore la vie d’une famille syrienne ballottée par l’histoire. Il restitue à travers elle les moments les plus douloureux des cinquante dernières années, marquées autant par la répression policière et la corruption que par les peurs et les méfiances communautaires, le fanatisme religieux et une profonde crise morale. Actes Sud. 256p