Sentiments filiaux d'un parricide
Marcel Proust
Mme Van Blarenberghe a trouvé la mort le 24 janvier 1907. Le coup fatal, c'est son propre fils qui le lui a porté avant de se suicider. Ce "drame de la folie" attire vivement l'attention de Marcel Proust. Cette dame était amie de ses parents. Lui-même avait reçu une lettre touchante du fils en réponse à des condoléances qu'il avait adressées lors de la mort du père...
Mme Van Blarenberghe a trouvé la mort le 24 janvier 1907. Le coup fatal, c'est son propre fils qui le lui a porté avant de se suicider. Rapporté dans Le Figaro, ce "drame de la folie" attire vivement l'attention de Marcel Proust. Cette dame était amie de ses parents. Lui-même avait reçu une lettre touchante du fils en réponse à des condoléances qu'il avait adressées lors de la mort du père. Proust envoie un article au journal. Loin de s'outrager d'un tel crime, il compare cet acte à la geste de la tragédie grecque. Guidé par l'impulsion, il adopte un point de vue subjectif et oeuvre par réminiscence : le souvenir de ce fils le conduit à reconsidérer le présent. Celui qui s'est aussi donné à lui-même la mort est sous sa plume non pas un assassin sordide mais un héros sublime. Allia. 48p