Perdre la paix. Keynes, Paris, 1919
Christophe Girard
Dans le Paris défiguré et euphorique de 1919, en pleine Conférence pour la Paix, l'économiste John Maynard Keynes traverse les débâcles diplomatiques alors qu'il songe à l'écriture de son ouvrage majeur, Les Conséquences économiques de la Paix. Volodia, un jeune interprète franco-russe ayant connu Keynes pendant la Conférence, entreprend la démarche de rencontrer sa veuve...
Dans le Paris défiguré et euphorique de 1919, en pleine Conférence pour la Paix, la figure de l'économiste John Maynard Keynes traverse les débâcles diplomatiques alors qu'il songe à l'écriture de son ouvrage majeur, Les Conséquences économiques de la Paix. Sous son regard et son analyse lucide, alors que vainqueurs et vaincus tentent de composer une paix durable, l'espoir laisse place progressivement à la crainte qu'après avoir finalement gagné la guerre, les alliés vont perdre la paix. Volodia, un jeune interprète franco-russe ayant connu Keynes pendant la Conférence, entreprend la démarche de rencontrer sa veuve, Lydia, quelques trente ans après. En plongeant dans ses souvenirs, dans les carnets intimes de John Maynard et les récits de sa femme, il met en relief la double histoire d'un homme multiple, tiraillé entre ses passions, son devoir pour la couronne britannique et son soucis d'arbitrage des opprimés et des marginalisés, et d'une époque tragique, terreau fertile des conflits à venir. Perdre la paix est une fiction historique. Si Keynes s'est bien rendu à Paris en 1919 en tant que représentant senior du Chancelier de l'Echiquier britannique, ses carnets composant le roman est une invention de l'auteur. Il s'agit avant tout par ce dispositif narratif d'une plongée dans l'histoire vue de l'intérieur. Hélice Hélas Editions.