Ecologie queer Nature, sexualité et hétérotopie
Matthew Gandy
Dans Écologie Queer, Gandy suggère la présence d'une énergie omniprésente toujours capable de réinventer les vies, même dans une période de choc socio-économique comme l'actuelle. « Le parc devient donc le théâtre d'un nouvel horizon relationnel entre corps et nature, ainsi qu'entre des sexualités non conventionnelles. Un horizon qui est humain ou pas : queer, justement. »
Le géographe anglais Matthew Gandy a défini l'ensemble des groupes qui résistent à l'anéantissement de la richesse écologique « alliances hétérotopiques ». Une telle formulation découle d'une étude sur l'Abney Park de Londres. Abney Park fait partie des « magnifiques sept » cimetières de Londres érigés à la moitié du XIXème siècle pour faire face à la rapide augmentation de la population. Quand, à cause de sa surpopulation, le cimetière fut fermé, une longue période de décadence commença. Ce déclin était toutefois seulement apparent. À cause de l'abandon, à la ruine suivit, en effet, une incroyable histoire de croissance écologique. Le cimetière prit de plus en plus les apparences d'un parc, dont les bénéficiaires étaient les catégories humaines/sociales les plus radicales du quartier. Dans Écologie Queer, Gandy suggère la présence d'une énergie omniprésente toujours capable de réinventer les vies, même dans une période de choc socio-économique comme l'actuelle. « Le parc devient donc le théâtre d'un nouvel horizon relationnel entre corps et nature, ainsi qu'entre des sexualités non conventionnelles. Un horizon qui est humain ou pas : queer, justement. » Qu'est ce que l'Écologie Queer ? «Queer Ecology» c'est une façon d'explorer la matérialité urbaine et le rôle des métaphores dans la théorie qui s'interroge sur les transformations des territoires à partir de la compréhension des extrêmes variations que ceux-ci décrivent. La théorie représentée par la «Queer Ecology» sert à élargir la portée conceptuelle et matérielle de deux champs : d'un côté le domaine de l'écologie politique et les recherches de la pensée du posthumanisme, et de l'autre les nouvelles conceptions de la complexité croissante au sein de la science de l'écologie elle-même. L'écologie queer serait donc une critique à l'homologation des sexualités, ainsi que de la façon d'habiter et de vivre l'urbain contemporain et les territoires. L'écologie queer surmonte la contradiction du capitalisme actuel en y ajoutant le principe de précaution et la primauté du vivant sur la science, reconnaissant ainsi une séparation irrémédiable entre l'être et le savoir qui doit retenir toute notre attention. Eterotopia. 72p