Les hommes tremblent
Mathieu Lindon
Un sdf s’installe dans l’entrée d’un immeuble, il y perturbe la vie de ses occupants. En plus, c’est gênant, il tremble... Il ne cesse de trembler. Comment les habitants de cet endroit tranquille, en principe, vont-ils réagir à cette intrusion désagréable : dénégation, dégoût, peur, commisération, solidarité ? Mais vite surtout, qu’on en ait fini avec les bruits, les odeurs, les misérables...
Un sdf s’installe dans l’entrée d’un immeuble, il y perturbe la vie de ses occupants. En plus, c’est gênant, il tremble... Il ne cesse de trembler. Comment les habitants de cet endroit tranquille, en principe, vont-ils réagir à cette intrusion désagréable : dénégation, dégoût, peur, commisération, solidarité ? Mais vite surtout, qu’on en ait fini avec les bruits, les odeurs, les misérables et tout le tremblement...
Tout en laissant évidemment sa place à l'émotion, Mathieu Lindon renoue ici avec la veine sarcastique et caustique qu’on lui connaît dans ses chroniques du samedi, à Libération où il s’amuse des hypocrisies, des faux-semblants, des mensonges – apparemment plus loin de la coloration autobiographique de ses derniers livres. Encore qu’on ne puisse totalement écarter l’expérience vécue dans ce genre de matière, celle que nous connaissons tous à partir du moment où nous vivons dans un immeuble. C’est qu’il y a là une galerie de portraits, une typologie des comportements qui nous sont évidemment familiers. Bons sentiments à l’épreuve des faits, mesquinerie, méchanceté, couardise, égoïsme à tous les étages, la coupe est pleine.
Mais il y a aussi dans ces pages une forme de gaîté grinçante qui est tout à fait réjouissante et qui ne va pas sans évoquer Feydeau, par exemple, pour le rythme emballé, pour l’ironie mordante, pour la comédie humaine. P.O.L 176p