Les corps fermés
Mathieu Simonet
Les corps fermés de Mathieu Simonet ou la découverte de son homosexualité, au seuil de l'âge adulte, par un jeune homme tendre et lucide. Un nanoroman d'une crudité décomplexée.
"Ma relation avec Thibaud était puérile. J'expérimentais la gamme des sentiments amoureux. Je le faisais sans logique, à l'aveuglette, en cachant à tous que je l'aimais."
Les corps fermés de Mathieu Simonet ou la découverte de son homosexualité, au seuil de l'âge adulte, par un jeune homme tendre et lucide. Un nanoroman d'une crudité décomplexée.
Ma relation avec Thibaud était puérile. J'expérimentais la gamme des sentiments amoureux. Je le faisais sans logique, à l'aveuglette, en cachant à tous que je l'aimais. Même dans mon journal, je faisais attention à ne pas révéler que j'aimais les garçons. J'écrivais que j'aimais une personne qui s'appelait Oméga. Je l'appelais "la personne". J'avais honte d'aimer un garçon. Aujourd'hui, c'est une honte dont j'ai du mal à me souvenir, mais à l'époque je me trouvais malsain, monstrueux d'aimer les hommes ; je ne pensais pas que mon amour pour Thibaud était beau, au contraire, je pensais que je trahissais son amitié. Et je ne voulais surtout pas que quelqu'un sache que j'étais gay. Le dire ou même ne serait-ce que l'écrire dans un journal aurait rendu la chose réelle. Tant qu'elle restait enfouie dans ma tête, pas assumée, pas couchée sur un papier, elle n'existait pas. Emoticourt. 92p