Quand je meurs, achète-toi un régime de bananes
Isabelle Zribi
Une jeune femme traverse la Manche pour passer quelques jours chez son meilleur ami Frédéric, étudiant en cinéma à Manchester. Elle vient de perdre sa grand-tante Stevenson, personnage baroque et fantasque, dont la liberté d’esprit n’avait d’égale que son mépris des conventions et son amour de la littérature.
Une jeune femme traverse la Manche pour passer quelques jours chez son meilleur ami Frédéric, étudiant en cinéma à Manchester. Elle vient de perdre sa grand-tante Stevenson, personnage baroque et fantasque, dont la liberté d’esprit n’avait d’égale que son mépris des conventions et son amour de la littérature. Lui reste aujourd’hui de cette aïeule une mystérieuse phrase-testament, devenue titre du roman et fil conducteur de sa quête. À 25 ans, la narratrice rejette en bloc la vie de couple (mièvre), la famille (écrasante), le roman (banal), le sexe (vulgaire), le divertissement (forcé). Mais au fil de ses rencontres de hasard (une fille qui a changé de visage, un guide touristique du Manchester gay, passionné d'Alan Turing, une « Barbie destroy » dans une boîte de nuit) et au gré des évocations de l’inoubliable Stevenson, par la grâce finale d’une émotion amoureuse, elle accepte de s’ouvrir à la spontanéité du monde, à la fragilité du désir et au « chaos fécond » de l’existence. Le lecteur est emporté par le questionnement identitaire de cette héroïne touchante, tiraillée entre sensualité et intellectualisme, dans un style rapide et enjoué qui restitue à merveille l’agaçant orgueil de la jeunesse et sa confondante fraîcheur. Le parcours initiatique, désabusé et cocasse, d’une jeune femme en quête de son « visage intérieur », qui finit par découvrir la clef de la présence à la vie.
Isabelle Zribi est née en 1974. Elle a publié trois romans (dont Bienvenue à Bathory en 2007 et Tous les soirs de ma vie en 2009 aux éditions Verticales), et a contribué à plusieurs revues et ouvrages collectifs. Elle a co-animé la revue littéraire Action restreinte et écrit dans Les Cahiers du Cinéma.