Douces fessées, plaisantes caresses
Sébastien Hubier
On le devine, l'intérêt de ce rituel tient à sa dualité : bien que son but avoué soit de maintenir hommes et femmes dans la voie de la tempérance et du devoir, habilement mis en scène, il échauffe les sens. Cette ambiguïté se trouve renforcée par le fait que fessées et autres fustigations permettent, par toutes les combinaisons qu'elles autorisent, de varier les manoeuvres érotiques...
On le devine, l'intérêt de ce rituel tient à sa dualité : bien que son but avoué soit de maintenir hommes et femmes dans la voie de la tempérance et du devoir, habilement mis en scène, il échauffe les sens. Cette ambiguïté se trouve renforcée par le fait que fessées et autres fustigations permettent, par toutes les combinaisons qu'elles autorisent, de varier les manoeuvres érotiques et pornographiques, toujours menacées par la répétition et la stéréotypie. Ainsi se répètent, avec d'amples variations, soufflets licencieux et voluptueux fouettements, lesquels peuvent être infligés - ou reçus - tantôt par une femme, tantôt par un homme, tantôt par une armée entière de débauchés et de libertines, ou, à l'inverse, devenir une activité solitaire comme pour la jeune Zuta du Ferdydurke de Gombrowicz qui aime à se cingler elle-mêmes les épaules, « à la recherche d'une souffrance juvénile, bien douloureuse ». En outre, conformément à l'étymologie du mot (le latin fascia désigne toutes sortes d'entraves, de liens), la fessée ne s'applique pas exclusivement sur les fesses, loin s'en faut ! Le murmure. 47p