Allen Ginsberg. La voix, le souffle
Jacques Darras
Au rythme endiablé des caves jazzy new-yorkaises, Jacques Darras nous entraîne à ses côtés dans la « chevauchée respiratoire » à laquelle se livrait l'auteur de Kaddish. Car si persiste une énigme, c'est bien celle de cette présence unique que chacun lui reconnaissait, entre l'intériorisation de la voix et la puissance du souffle.
Au rythme endiablé des caves jazzy new-yorkaises, Jacques Darras nous entraîne à ses côtés dans la « chevauchée respiratoire » à laquelle se livrait l'auteur de Kaddish. Car si persiste une énigme, c'est bien celle de cette présence unique que chacun lui reconnaissait, entre l'intériorisation de la voix et la puissance du souffle. Tout d'abord, le disciple de Withman et de Williams apparaît sous un jour oublié, bien avant son expérience tibétaine, alors qu'il puisait son inspiration dans ses origines juives et ses passions amoureuses. Puis, la force documentaire de sa poésie se révèle au fil de la lecture, à travers des comparaisons, car seul le cinéma expressionniste et la trompette de Miles Davis peuvent restituer ses accents révoltés et mystiques. Jacques Darras ne s'éloigne jamais très loin de la statue de la liberté, à la rencontre de l'autodidacte pour qui chaque vers était un moyen d'exister et chaque son une tentative de survie.
Né en 1926 à Newark et fils du poète anglais Louis Ginsberg, le jeune Allen fréquente dès les années 1945 un certain Burroughs à l'université de Columbia. Avec Jack Kerouac et Neal Cassidy, il parcourt les Etats-Unis, donnant ainsi naissance au mouvement beat. En 1955, Howl fait connaître son talent, le conforte dans ses convictions pacifistes et antimilitaristes. Devenu professeur, Allen Ginsberg devient un adepte de la philosophie bouddhiste et continue jusqu'à sa mort en 1997 à faire des lectures qui le feront entrer dans la légende. Jean Michel Place. 123p