François Augiéras. L'aventurier radical
Joël Vernet
Écrivain dont la naissance est contemporaine du décès de son père, et qui quitta les États-Unis entre sa mère et le cercueil du père, François Augiéras fut manifestement marqué, et son uvre, selon Joël Vernet, en témoigne, par cette scène initiatique...
Écrivain dont la naissance est contemporaine du décès de son père, et qui quitta les États-Unis entre sa mère et le cercueil du père, François Augiéras fut manifestement marqué, et son uvre, selon Joël Vernet, en témoigne, par cette scène initiatique. En effet, l'ensemble de ses écrits, et sa vie même, se caractérisent par un sentiment d'absence, de perte, dont semble découler une attitude de fuite, de rejet à l'égard des événements historiques pourtant décisifs (la Seconde Guerre mondiale, la guerre d'Algérie, mai 68), et plus largement de ses contemporains, du monde occidental, de la Ville Joël Vernet parle à ce sujet d'une volonté, chez Augiéras, d'échapper à l'histoire, et écrit : « Ses livres sont bâtis comme une agression contre son époque, la civilisation, les murs d'Occident. » Il qualifie alors son uvre d'« insaisissable, délibérément agressive, revendicative, péremptoire, orgueilleuse, brute, innocente, naïve ». L'histoire, toutefois, à travers l'Occupation en France et la décolonisation en Algérie, a inscrit son empreinte dans l'écriture d'Augiéras qui, malgré une « posture sauvage, marginale, isolée », n'en est pas moins submergé dans « l'épopée de son temps ». Mais, cherchant refuge dans la nature, dans le désert saharien, ou encore dans une grotte, François Augiéras n'est pas pour autant « en fuite », mais bien plutôt « en quête », celle des origines, d'une destinée ontologique dont les éléments terrestres apparaissent comme les messagers. Jean Michel Place. 121p