La journée de la guenon et le patient
Mario Bellatin
"Jusqu’à présent personne — et encore moins l’analyste — ne sait pourquoi le patient se refuse à se déclarer complètement malade. Terminal et irrévocable. Il n’a pas l’air de se rendre compte que s’il acceptait son état tout serait plus simple."
"Jusqu’à présent personne — et encore moins l’analyste — ne sait pourquoi le patient se refuse à se déclarer complètement malade. Terminal et irrévocable. Il n’a pas l’air de se rendre compte que s’il acceptait son état tout serait plus simple. S’il se déclarait invalide pour cause de maladie, il serait très probable que les autres veillassent à son bien-être. Il n’aurait pas besoin de continuer de se prendre en charge. Peut-être, comme son père, songerait-il à se lancer dans le vide aux trousses de la guenon sauvage achetée illégalement. Dans un pareil cas, il aurait besoin de se maintenir, le plus longtemps possible, sous le vide infini que son corps, en tombant, ouvrirait après sa chute. Rédiger ce texte semble le calmer. Même si l’analyste affirme que la graphothérapie n’existe pas."