- Coup de cœur
Les Bostoniennes
Henry James
Une savoureuse peinture de la société de Boston au moment où naît le mouvement pour l'émancipation d…
Une savoureuse peinture de la société de Boston au moment où naît le mouvement pour l'émancipation des femmes. Olive Chancellor, vieille fille, révolutionnaire convaincue, vient de découvrir une jeune et extraordinaire oratrice. Elle installe Verena Tarrant chez elle, la couve, la prépare à sa mission. Mais le beau Basil Ransom devient amoureux de la jeune fille. Verena est partagée entre cet amour et "la cause" dont elle est le porte-parole. Basil lui prouve que les deux sont irréconciliables. Quel sera en définitive le choix de Verena ? Folio. 697 p.
Notre avis
En 1886, Henry James publie les Bostoniennes, roman majeur qui met en scène le « couple » formé par deux femmes de la bonne société bostonienne. Olivia Chancellor, vieille fille nerveuse et émotive, déteste les hommes, les femmes trop faibles ou trop futiles et les romans français à cause de leur exubérante sensualité. Passionnée par la cause féministe, d’une intelligence redoutable, elle combat le mâle « monstrueux et tyrannique » en participant à des congrès et autres réunions de militantes. Lors d’une de ces soirées, elle fait la connaissance de Verena Tarrant, jeune conférencière de famille modeste, à la beauté charismatique. Olivia tombe instantanément sous le charme de l’innocente oratrice et installe sa protégée chez elle sous prétexte de pourvoir à son éducation et de la transformer en figure emblématique de la cause féminine. Mais la passion fébrile d’Olivia suffira-t-elle à vaincre les tentations mondaines qui assiègent la charmante Verena ? Ce roman est à l’origine de l’expression « mariage de Boston », utilisée surtout aux Etats-Unis, aux XIXème et XXème siècles, qui décrit la relation entre deux femmes qui vivent ensemble sans avoir à s’appuyer sur un homme. Les New Women, indépendantes et célibataires, sont autonomes financièrement grâce à l’existence d’un héritage ou à l’exercice d’une profession littéraire et vivent ensemble une liaison sans caractère sexuel. On peut imaginer que ces « mariages » platoniques ont été bien utiles pour écarter les soupçons de saphisme et dissimuler des mœurs jugées inacceptables par une société puritaine et rigide.