Le beau marin. Herman Melville
Claude Le Manchec
Dans l'Amérique calviniste du XIXe siècle, la beauté virile serait-elle porteuse de mort ? Dans cette société ultra-religieuse, un ange, le beau marin, serait-il un scélérat ? L'homme sexuellement désirable, un hérétique et un inspiré ? Situé en effet entre le héros, le prophète et l'archange, à la fois médiateur, interprète et messager, le modèle de Melville vient annoncer la catastrophe de l'Occident dont la générosité toute chrétienne supporte l'esclavage des Noirs, le massacre des Indiens et le pillage de la nature. Son homosexualité n'est pas tant révélée qu'utilisée ici pour jeter le doute sur le dogme du péché originel qui domine le calvinisme et son étrange rationalisme.
Dans l'Amérique calviniste du XIXe siècle, la beauté virile serait-elle porteuse de mort ? Dans cette société ultra-religieuse, un ange, le beau marin, serait-il un scélérat ? L'homme sexuellement désirable, un hérétique et un inspiré ? Situé en effet entre le héros, le prophète et l'archange, à la fois médiateur, interprète et messager, le modèle de Melville vient annoncer la catastrophe de l'Occident dont la générosité toute chrétienne supporte l'esclavage des Noirs, le massacre des Indiens et le pillage de la nature. Son homosexualité n'est pas tant révélée qu'utilisée ici pour jeter le doute sur le dogme du péché originel qui domine le calvinisme et son étrange rationalisme. Se défiant de la bonté naturelle et de l'autonomie attribuées hâtivement à l'homme, en qui il voit un être contradictoire et fragile, irréductiblement « primitif », Melville tente de cerner le mal autrement que dans les décrets des Écritures saintes. Furor. 240p