• Coup de cœur

Paul Smara

Paul Smara

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PAUL SMARA n’était jusqu’à présent qu’un nom cité dans des lettres de Louise de Vilmorin, un inconnu auquel Robert Desnos avait dédié un poème, une silhouette aperçue sur de vieilles photos aux côtés de Christian Bérard, René Crevel ou Georges Auric. Sa biographie publique tenait tout entière en un paragraphe – fautif – du journal de Maurice Sachs : « Ce Paul Smara était un petit homme chétif, acerbe, drôle, dont les mots éblouissaient Paris vers 1921. Il s’appelait en réalité Dupont, était le fils d’un marchand de friandises de la rue Lecourbe, à l’enseigne de L’Enfant gâté.» Seuls quelques initiés savaient que Smara avait aussi dessiné. C’est dire la surprise constituée par l’album Paul Smara, premier livre des éditions Hors Champ.  

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PAUL SMARA n’était jusqu’à présent qu’un nom cité dans des lettres de Louise de Vilmorin, un inconnu auquel Robert Desnos avait dédié un poème, une silhouette aperçue sur de vieilles photos aux côtés de Christian Bérard, René Crevel ou Georges Auric. Sa biographie publique tenait tout entière en un paragraphe – fautif – du journal de Maurice Sachs : « Ce Paul Smara était un petit homme chétif, acerbe, drôle, dont les mots éblouissaient Paris vers 1921. Il s’appelait en réalité Dupont, était le fils d’un marchand de friandises de la rue Lecourbe, à l’enseigne de L’Enfant gâté.» Seuls quelques initiés savaient que Smara avait aussi dessiné. C’est dire la surprise constituée par l’album Paul Smara, premier livre des éditions Hors Champ. Bribe par bribe, le préfacier Jérôme Kagan a réussi à reconstituer la vie de ce dilettante, ami de célébrités comme Cocteau, Arturo Lopez, Emilio Terry ou Jean-Michel Frank, mais resté, lui, dans une ombre épaisse. Né en 1899 à Nozay (Loire-Atlan- tique), Paul Dubois grandit à Paris au-dessus de la confiserie de son père, et se rebaptise « Smara » quand il veut devenir artiste. Il compose des vers, rédige des textes dont seule une nouvelle, « La Petite Mort » (1924), a subsisté, fréquente des artistes, distrait ses hôtes en disant du mal d’autrui. Dans le plus grand secret, il réalise des dessins érotiques, dont quarante-huit, issus de la collection du galeriste Pierre Passebon, sont ici reproduits avec soin. Un peu à la manière du dessinateur Tom of Finland, le malingre Smara rêve d’hommes aux corps musculeux, de marins qui s’offrent dans des chambres d’hôtels borgnes. « Maxillaires exagérés, cou de centaure, épaules développées, poitrine large, reins cambrés au-dessus d’un fessier hypertrophié, cuisses puissantes... Les créatures imaginées par Smara semblent sortir d’un bloc de marbre buriné à coups de testostérone », dépeint Jérôme Kagan. En 1960, Smara confia: « Je mène une vague existence, à peu près imaginaire. » Lui qui ne travailla jamais finit par mourir en 1978, à 79 ans, emportant avec lui l’essentiel de ses secrets. 

Paul Smara, préface de Jérôme Kagan,

Hors Champ, 128 p. 45 €. 

Paul Smara
9782958611101

Fiche technique

Genre
Beaux arts
Editeur
Hors Champ

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